Une Eglise en …je … jeu … enjeu 

22 janvier 2018

Je, tu, nous….

 

 

 

J’ai besoin du « je » pour dire ma foi et entrer alors dans la farandole joyeuse des témoins de l’Evangile !

Là je découvre un frère, une sœur à aimer au nom de Celui qui nous aime, j’apprends alors à utiliser le « tu » de la fraternité, de la reconnaissance, de la dignité offerte.

Ensemble « je » et « tu » nous découvrons la joie de vivre l’Eglise rassemblée autour de la Parole, vivifiée par le souffle de l’Esprit, envoyée sur les chemins du monde pour témoigner de la Bonne Nouvelle. Là, en répondant à cet appel, « je » et « tu » découvrent ensemble la joie du « nous », celle de la solidarité, celle de la complémentarité, celle aussi d’élargir ce « nous » à « vous » celles et ceux qui partagent une réflexion, lancent une interpellation, font résonner une parole qui invitent à la bienveillance, à la vigilance, à l’engagement au nom de la Parole, au nom de Celui qui a dit « Je suis » et qui fait de nous ce que nous sommes.

Joue, joues, jouons...

Je joue souvent avec les mots !

Tu joues parfois avec mes nerfs !

Jouons-nous ensemble la partition des Béatitudes : joie, simplicité, miséricorde ?

Chaque jeu à ses règles et son objectif. A l’écoute de l’Evangile la règle de vie est simple : amour, reconnaissance, confiance, communion, bienveillance… et pourtant qu’il est difficile de respecter cette règle lorsqu’elle nous semble trop exigeante face à la tentation de l’individualisme, de l’intérêt propre, de la rentabilité, de la pression médiatique… face à tout ce que la société érige en critères de réussite. En Eglise on ne joue pas Solitaire qui isole, Monopoly qui entretient l’importance de la propriété, Banque qui survalorise l’appât du gain… on devrait jouer solidaire et équitable, parole et gestes, méditation et témoignage… mais peut-être faut-il inventer ces jeux d’Eglise, ces jeux en Eglise, les inventer ensemble pour y jouer ensemble sagement accompagnés de la Sagesse qui joue sans cesse devant Dieu ! (Proverbes 8/30)

En jeu, enjeu, enjeux….

Alors oui, il nous faut relever le défi de ces enjeux majeurs pour nos communautés et pour nos sociétés, et cela au nom de l’Evangile, puissance de Vie.

Là où nous sommes, avec ce que nous sommes, parce qu’un autre nous donne d’être Eglise non uniquement pour nous-mêmes mais avant tout pour les autres, nous ne pouvons pas ne pas jouer ensemble la partition des Béatitudes, toi et moi parce que nous sommes ces témoins appelés à la joie, à la simplicité, à la miséricorde. Une partition dont les notes sont Amour, Salut, Royaume…, dont les temps sont Espérance, Confiance, Promesse… dont les accords sont Solidarité, Respect, Abandon…, cette partition n’est-elle pas, avec le Christ, un bel enjeu à traduire dans autant d’enjeux que de réalités de vie où se jouent l’authenticité de la Foi et la fidélité à la Parole ?

 

Pasteur Olivier Filhol
Président du conseil régional de l'EPU Nord-Normandie

Commentaires