500 ans de Réforme

Vivre la fraternité

01 novembre 2017

Le 30 septembre, le consistoire de la Côte varoise invitait, à Sanary, ses amis catholiques, orthodoxes, juifs, musulmans et autorités civiles pour une fête.

Que commémorons-nous aujourd'hui ? Une identité ? Une protestation ? Je crois que nous commémorons avant tout une foi et des convictions. Le cœur de cette foi pourrait être résumé ainsi : Nous croyons en un Dieu d'amour qui nous aime gratuitement. Cet amour nous fait vivre et fonde notre propre amour.

Si cette formulation parle sans doute à tous les croyants, chrétiens ou non, peut-elle parler aux 60% de nos concitoyens agnostiques ? Je crois que oui, car de notre foi protestante découlent quatre principes qu'il est possible de partager avec nos frères agnostiques et athées :

 

° Nous ne sommes pas notre propre origine. Nous avons reçu la vie d'un autre. Ce qui est arrivé de meilleur dans notre vie n'est pas le fruit de nos propres mérites, mais résulte de cette simple vérité : personne ne s'est construit tout seul.

 

° Nous ne pouvons évaluer le potentiel infini que nous offre la vie. N'ayant rien fait pour mériter ce cadeau, nous ne pouvons que nous en réjouir. Croyants ou agnostiques peuvent se mettre d'accord sur ce point : malgré sa rudesse et son caractère imprévisible, nous aimons la vie.

 

° Si la vie nous est donnée et possède une valeur inestimable, alors la dignité humaine est inaltérable. Notre valeur ne se résume pas à une estimation économique, ne se réduit pas à nos réussites ou nos échecs. Notre dignité réside dans le simple fait d'exister.

 

° Ce qui est vrai pour moi est vrai pour autrui. Nous formons une communauté humaine. Je dois donc essayer d'aimer mon frère humain parce que je reconnais sa dignité inaliénable. C'est la grande intuition de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen : tous, nous avons le droit de vivre libres, nous sommes égaux en droit et frères en humanité.

 

La foi protestante témoigne, de par son histoire, que ces principes ne sont jamais acquis, et qu'il faut sans cesse les réaffirmer, les reconquérir. Nous affirmons que l'homme à le droit d'être libre parce qu'il ne l'est pas ; que nous sommes égaux en droit parce que nous ne le sommes pas ; et que nous sommes tous frères, parce que notre premier réflexe est de considérer autrui comme un étranger.

 

Christophe MONTOYA

Résumé de son discours aux autorités

Commentaires