Histoire de nos cantiques

Trois fois grâce !

08 octobre 2017

Comme n’importe quel texte littéraire, nos cantiques ont une histoire, un auteur, un contexte particulier. Souvent méconnu, d’ailleurs. Cette chronique souhaite rappeler cette histoire et attirer l’attention sur ce que nous chantons dimanche après dimanche. Ce mois-ci, un des plus anciens cantiques de nos recueils : Gloire à ton nom.

L’histoire de ce cantique remonte peut-être au second siècle mais plus surement au dixième : il est possible qu’il ait été composé, à cette époque à partir d’un gloria pascal. C’est en tout cas un des plus anciens cantiques trinitaires entonnés par nos communautés. Il figure dans les cantiques Arc-en-ciel (n° 261) et Alléluia (41/02). Au 16e siècle, Nicolas Decius traduit en allemand ce cantique, langue de son peuple, afin que celui-ci puisse comprendre ce qu’il chante. Le cantique figure dans un recueil de chants de 1525. À propos de ce cantique, Luther disait : « On sent bien que ce chant pieux et consolant n’est pas né sur cette terre, mais qu’il est descendu du ciel. Ce psaume était répandu dans toutes les Églises d’Orient ; c’était le chant matinal de tous les chrétiens. C’est pourquoi, si tu chantes ce cantique le dimanche matin, souviens-toi que, pour des milliers de confesseurs qui sont à présent auprès du Seigneur et suivent l’Agneau, ce cantique a été pour eux une force venant de Dieu qui les a conduits au salut ».

Luther aimait ce cantique@Patrick Aublet

La grâce

Luther a raison : ce cantique est une force. Il évoque la grâce de Dieu. Une grâce constituée de nombreux bienfaits. Nous avons tendance à les oublier : la pluie, le soleil, la création… Ce cantique nous rappelle la grâce du Père, universelle et inconditionnelle, que nous sommes appelés à incarner à notre tour, en tant que fils de Dieu, comme le dit Jésus : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Matthieu 5,44-45). Cette grâce, c’est aussi –surtout– l’incarnation de Jésus, présence de Dieu au plus près de nous, de chacun de nous. Le cantique souligne qu’il est Amour par la croix. Il n’est pas nécessaire de voir là une allusion à une quelconque théologie sacrificielle de la mort de Jésus. Il est possible que le cantique préfère considérer la croix comme le lieu où le Père transforme le mal en bien, en témoignage de son amour inconditionnel pour l’humanité. La grâce enfin, c’est l’Esprit qui, en somme, nous révèle à nous-mêmes. De quoi méditer quand nous chantons !

Le soleil : témoignage de la grâce inconditionnelle de Dieu@Publicdomainpictures

 

 

En savoir plus

Gloire à ton nom

  1. Gloire à ton nom, ô Dieu de paix,

Pour ta grâce admirable.

Toi qui répands tant de bienfaits,

Des bienfaits innombrables,

Ton peuple t’implore à genoux.

Tu viens, Seigneur, poser sur nous

Ton regard favorable.

 

  1. Gloire à ton nom, Seigneur Jésus,

Qui rend présent le Père,

Car dans ta croix nous avons vu

L’amour que tous espèrent.

Fais-nous chanter ton grand amour.

Fais-nous attendre ton retour.

Entends notre prière.

 

  1. Gloire à ton nom, ô Saint-Esprit ;

C’est toi qui nous appelles.

Le sens caché de notre vie,

C’est toi qui le révèles.

Affermis l’œuvre de nos mains.

Fais-nous marcher sur nos chemins

En une vie nouvelle.

Christophe Jacon,
Rédacteur en chef d'Ensemble.

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