Cap au large - Grèce

Sur les pas de l’apôtre Paul

01 septembre 2019

Au printemps dernier et sous la houlette des pasteurs Guillaume de Clermont et Jean-Claude Chong, un groupe de trente personnes a découvert et parcouru des lieux où l’apôtre Paul est passé et a séjourné. Chaque matin, Jean-Claude nous donnait une méditation en lien avec ce que nous allions voir.

Notre premier jour sera à Athènes, une des plus anciennes villes du monde fondée en 800 avant Jésus-Christ, autour de l’Acropole. Cette forteresse située au sommet de la colline constituerait le « noyau fondateur » de la ville. La légende dit que la déesse Athéna, devenue protectrice de la cité, serait sortie « armée » de la tête de Zeus, ce que nous avons remarqué sur le fronton du temple.

Une ville bouillonnante

L’Agora à ses pieds où les Grecs se rassemblaient pour faire le marché, les lois y étaient votées, le Parthénon, le stade panathénaïque où se déroulèrent les premiers Jeux olympiques, le parlement, le musée archéologique très riche, le mont Lycabette et l’église Saint-Georges d’où l’on surplombe l’étendue de la ville, sont autant de lieux emblématiques d’Athènes à découvrir.

Photo du groupe à Corinthe © Isabelle Horstmann 

Sur la place du Parlement, nous assisterons à la relève de la garde devant la tombe du Soldat inconnu, les evzones (soldats) effectuent un cérémonial plusieurs fois par jour, en tenue d’apparat, chaussés de tsarouchia pesant trois kilos dont la semelle est recouverte de soixante clous, un rituel très typique et respecté.
Aujourd’hui c’est tout ce passé historique, ces pierres et ces monuments qui se mêlent à cette ville bouillonnante et si étendue sur 3 800 hectares.

Nous poursuivrons vers Thessalonique au bord de la mer Égée, avec son musée, un des plus importants de Grèce. Les collections d’art grecques, qu’il abrite, proviennent de sites archéologiques macédoniens couvrant une vaste période allant de l’époque archaïque et classique jusqu’à l’époque romaine ; la Tour blanche, construite sous l’époque ottomane, domine le port.
L’église Démétrios, construite au VIIe siècle sur l’emplacement d’une précédente église du IVe siècle, fut brûlée et détruite par deux fois. Les reliques de saint Démétrios y sont conservées ainsi qu’une mosaïque. Il contribua à ce que le christianisme se poursuive. Ce lieu est un des plus importants de l’Église orthodoxe grecque. On peut y voir une icône de l’apôtre Paul et d’autres icônes.
Paul poursuivra sa route vers Kavala et le port de Neapolis, en se rendant à Philippes. Nous verrons une mosaïque de Paul devant l’église Saint-Nicolas. C’est de là que partit le sultan Méhémet Ali combattre Napoléon en Égypte.
 
La Tour blanche à Thessalonique
© Isabelle Horstmann

 

Un monument représentant Paul

La ville de Philippes fut construite en 356 avant Jésus-Christ. Au milieu des pierres et des colonnes, il faut imaginer le palais épiscopal, la basilique, le théâtre, qui est le monument le plus intact, accueillant aujourd’hui des festivals. Nous marcherons sur la via Ignacia, empruntée par Paul. C’est dans cette ville, que Paul sera fait prisonnier avec Silas, puisqu’il protégea une femme nommée Lydie. Il fut libéré à la suite d’un tremblement de terre. Notre route nous fera traverser la rivière Strimon vers Amphipolis, port au bord de la mer Egée et Apollonia.
À Veria, cité macédonienne dans l’antiquité, était pratiqué le culte de la déesse éponyme. Son nom est souvent transcrit dans la Bible par Bérée. Ayant dû quitter Thessalonique rapidement, Paul prêchera dans la synagogue avant de retourner à Athènes. Ce lieu sera le point de départ de l’importance du christianisme dans le monde.
Nous verrons le monument en mosaïque qui le représente annonçant la Bonne Parole ainsi qu’une statue. 

Le monastère des Météores
© Jean-Philippe Horstmann
 

Puis nous poursuivrons vers les Météores (meteora en grec : suspendus dans les airs), dans la vallée du Pénée en Grèce centrale, au nord de la ville de Kalambaka. Paysage impressionnant, lorsque nous arrivons et découvrons le site. Ces tours rocheuses accueillent, depuis le XIe siècle, vingt-quatre monastères de tradition orthodoxe. Ils semblent suspendus. Ils servaient de refuge. Pour les atteindre, ascension périlleuse pour certains, un filet, dans lequel le moine était installé, était hissé au sommet. Aujourd’hui, six abritent encore des moines. Nous pourrons nous rendre dans celui de Varleem (moines) et celui de Saint-Étienne où vivent des moniales, tous ne se visitent pas. Les communautés sont peu nombreuses. Les chapelles sont richement décorées de fresques et de tableaux de différents saints et possèdent des bibliothèques remplies de manuscrits et d’icônes.
Nous visiterons un atelier qui fabrique des icônes. Les couleurs sont obtenues avec des pigments naturels.

 

La vie économique et agricole

Après ce moment intense, nous arrivons à Corinthe. Ville commerciale très riche au temps des Romains. Cette ville avait une position stratégique sur l’isthme de six kilomètres qui rejoint la Grèce du Nord à la presqu’île du Péloponnèse (séparation entre la mer Ionienne et la mer Égée). L’étroitesse du canal de Corinthe ne permet le passage que d’un seul bateau ou plusieurs dans un seul sens, alternativement. Nous assisterons, du reste, à un passage. Il est parfois difficile d’imaginer cette ville très active commercialement lorsqu’on marche au milieu de ruines. Paul y restera un certain temps. Nous y célébrerons le culte des Rameaux sous un cyprès.
Durant nos déplacements, notre guide Anastasia, ce qui signifie la résurrection, nous parlera de la Grèce depuis son origine. Les guerres, les différentes invasions au cours des siècles, la construction du pays avec ses rois venus du nord de l’Europe, l’installation de la république jusqu’à aujourd’hui. Elle nous parlera également de la vie économique et agricole.
La Grèce est le troisième producteur d’olives après l’Espagne et l’Italie. Elle en consomme beaucoup, sa consommation en huile d’olive est de 70 litres/personne/an. Toute la cuisine est faite avec. Elle cultive aussi le pistachier, le maïs, le riz, le raisin (raisins de Corinthe sont connus depuis l’antiquité), mais aussi la betterave à sucre, le blé, dans les plaines de Cérès (dans la mythologie romaine, Cérès était la déesse de l’agriculture) et de Thesahé entre autres. La pêche représente un petit pourcentage même si les Grecs consomment du poisson, mais la mer est très exploitée.
Le tourisme est très important dans toute la Grèce, 28 millions de visiteurs environ par an.
La navigation a toujours joué un rôle important depuis l’Antiquité, durant les guerres elle a contribué à aider le pays qui lui a concédé un statut particulier.
La flotte grecque représente 46 % de la flotte européenne et 17 % de la marine marchande mondiale. Du pétrole est exploité dans la mer Ionienne et la mer Égée, au nord de la ville de Kavala. Il y a également des mines d’or et de bauxite.
Un autre voyage se profile déjà pour ceux qui veulent poursuivre la route avec Paul, puisque nous devrions nous retrouver, en avril 2020, en Turquie.

Michèle Bourgeois et Isabelle Horstmann

Commentaires