Edito

Suivre les traces

08 janvier 2018

Notre dernier numéro abordait le thème des « anges », et celui-ci est consacré aux « églises dans les campagnes » : deux sujets aux antipodes l’un de l’autre… quoique ! Car enfin, à y regarder de plus près, n’est-il pas logique de se poser la question : « Les anges de nos campagnes ont-ils laissé quelques traces » ?

Humilité

Et il se trouve que je suis bien placé pour en parler, des « campagnes », puisque j’y suis né, j’en suis parti, et j’y suis revenu ! S’agissant de ce parcours aller-retour « campagne-ville », un bon nombre d’entre nous l’a vécu, sûrement avec plus ou moins de bonheur suivant qu’il s’est effectué volontairement ou sous la contrainte. La question du devenir de nos paroisses est bien cruciale, et c’est pour cela que notre synode régional de Montauban l’a pris pour thème de réflexion : « Quels sont nos défis, comment témoigner de l’Évangile ? ». L’humilité dont nous avons à faire preuve ici, en zone de campagne, apparaît souvent comme inaccessible, inatteignable tellement notre passé est lourd à porter ! Et quand nous n’y pensons pas, la vue de l’état de certains de nos immeubles nous le rappelle parfois amèrement ! Ah ! « Vanité des vanités, tout est vanité » ! Ces mots sont l’écho de nos doutes, de nos découragements, de nos interrogations sur notre avenir, sur notre devenir. Mais est-ce vraiment nécessaire de savoir si notre existence ici-bas va laisser une trace, enfin disons une empreinte, des marques que laisse le passage d’un être ?

Constance

Et qu’est-ce que « faire sa trace » si ce n’est « vivre sa vie » avec et parmi les autres, chaque jour que Dieu fait ? Vous allez peut-être me dire que je ne devrais pas mêler Dieu à cette histoire mais alors, les traces que je tente de suivre, depuis un certain nombre d’années, qui les a dessinées ? Cette lumière, certes un peu vacillante mais néanmoins réelle, qui la fait vivre ? Car il y a bien « un temps pour tout » ! Partager un repas en famille, se réunir entre amis, entre frères et sœurs, participer à une kermesse paroissiale, un culte, un synode, une veillée, accompagner des jeunes dans leur cheminement quotidien, spirituel ou tout simplement éducatif, humain (camps Baladins par exemple), sans oublier de rendre visite à des convalescents, des malades ou des isolés… des « qui n’ont pas trop le moral » ? Tiens, rien que d’en parler, il va mieux, le mien, de moral… et du coup je retrouve mes marques, enfin, ma trace, car la brebis égarée que je suis parfois peut compter sur l’amour de Dieu qui, lui, est sans faille !

À toutes et tous… Bonne année !

Daniel Schoenenberger,
Membre du Comité de Rédaction d'Ensemble.

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