Roquefort-les-Pins

Soumission et liberté

01 mars 2018

Le rendez-vous spirituel annuel du consistoire de la Côte d’Azur a réuni une vingtaine de personnes, fin janvier. Dans la dynamique de l'année Luther, elles ont médité sur la liberté du chrétien à partir de la théologie de Luther et de la musique de Bach.

Nous avions tous entendu parler de Luther en 2017. D’ailleurs, comment aurions-nous pu y échapper ? Et bien, nous avons eu un « scoop », en tout cas une information inconnue de nous tous : Alain Joly nous a appris que Martin Luther est né Luder ! Luther vient du latin Eleuthérius qui signifie libre. Une charge symbolique importante quand on connaît, pour le réformateur, la place de la liberté dans la vie chrétienne. Luther aurait-il marché dans les pas d’illustres personnages bibliques, comme les patriarches Abram et Jacob, devenus respectivement Abraham et Israël ? Non, rien à voir, sa démarche serait plus pragmatique : Luder avait une connotation très négative et le jeune docteur en théologie aurait voulu tout simplement éviter des remarques déplacées à partir de son nom.

Une théologie christocentrique
« Ma conscience est captive de la Parole de Dieu ». En prononçant ces paroles, Martin Luther est en même temps en résistance devant la diète de Worms et entièrement soumis au Christ. Mais ce paradoxe s’interprète facilement : Luther ne peut être libre et en résistance par rapport à une autorité, fut-elle celle de l’empereur Charles-Quint, qu’au nom d’une autre autorité qui la surpasse, celle de Jésus-Christ.
Le Dieu du réformateur est un Dieu personnel. Avec Saint Thomas d’Aquin, l’humain essaye d’appréhender une certaine connaissance de Dieu. Avec Martin Luther, et à la suite de l’apôtre Paul, on se pose une question tout aussi fondamentale, mais plus personnelle : Qui est Dieu pour moi ?

Les retraitants autour de leur intervenant,Alain Joly
©Yves Raoux

Le génie de Jean-Sébastien Bach
Alain Joly est un connaisseur de l’œuvre du Cantor de Leipzig. Il nous a offert, au cours de cette retraite, une délicieuse soirée à l’écoute de deux cantates écrites par ce compositeur de génie. Ses œuvres étaient jouées pendant les cultes dans l’église Saint Thomas. Nous avons vibré avec l’assemblée, nous étions spectateurs et presque participants 300 ans après, à l’écoute de ces cantates qui accompagnaient de manière sublime les passages de l’Évangile chantés au cours de ces cultes.
L’Église protestante unie de France est aussi intitulée Communion luthérienne et réformée. La pleine expression de ces deux sensibilités, à la fois théologique et liturgique, fait sa richesse. Il est important de la conserver.

Yves RAOUX,
Président du consistoire Côte d’Azur-Corse

 

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