Second festival protestant du livre

Ce fut un bon début. Plus de trois cents visiteurs rencontraient l’an dernier une cinquantaine d’autrices et d’auteurs, d’éditeurs et de librairies dans le jardin de l’Institut protestant de théologie de Paris. Cela appelait une suite.

Un au-delà du livre

Bien sûr, chaque auteur tient à exposer une thèse, un aspect de ce qu’est pour lui le protestantisme, une réflexion sur la société ou l’histoire et cela donne à l’ensemble l’image d’un foisonnement d’idées et de passions. Mais à travers ces talents exercés sur des sujets parfois très différents se dit une forme de vitalité par l’observation et le débat. Toute thèse étant par essence subjective et source de discussion, les auteurs et éditeurs commentent, écoutent, s’apostrophent parfois d’une table à l’autre pour échanger un point de vue, entre eux ou avec les visiteurs. Nous sommes ici au-delà du livre, au cœur de cette nébuleuse des idées dont le protestantisme est friand et qu’il participe pleinement à enrichir.

Éduquer, découvrir, échanger

Dire que ce premier succès fut acquis par la qualité des œuvres présentées est vrai, mais ne suffit donc pas. L’idée des organisateurs n’était pas uniquement de favoriser l’éclosion ou la confirmation d’écrivains, mais aussi de créer dans le même temps un espace de dialogue plus large et l’occasion privilégiée de rencontres au sein du protestantisme. L’écrit est en effet constitutif des cultures luthérienne et réformée, qu’il s’agisse de la Bible ou de livres d’auteurs, considérés à juste raison comme vecteurs d’émancipation, d’éducation, de découvertes, d’intelligence ou de tolérance.

Éclairer le monde d’aujourd’hui

Derrière cette culture du livre, se cache sans doute l’ADN du protestantisme, qui consiste à imprimer une réflexion, une éthique et une pédagogie dans le monde actuel pour tenter d’élever l’humanité. C’est à ce titre sans doute que le Festival est encore cette année largement subventionné par la Fondation du protestantisme, ainsi que par Flam, association centrée sur le soutien aux projets novateurs des Églises.

Déjà l’année dernière, le Festival avait par exemple récompensé par son prix Histoire un ouvrage à propos de la Saint-Barthélemy, dont l’auteur Jérémy Foa décrivait le parallélisme et la proximité reliant protestantisme et judaïsme, dans cette histoire commune de la relégation et du combat pour survivre.

Chaque année un axe nouveau

Pour l’édition de 2023, l’équipe organisatrice du Festival prévoit un temps de table ronde pour mettre à l’honneur les femmes protestantes qui, résistantes ou arpenteuses de nouveaux chemins, ont participé à donner au féminin une place juste et reconnue dans la société.

Et une attention particulière sera portée aux bandes dessinées et aux œuvres de photographie ; comme les ouvrages plus traditionnels, elles participent à l’éclairage des opinions et des idées.