Relier la mémoire et l’avenir dans une journée bien au présent

01 novembre 2018

Un culte à l’orée du bois, un repas barbecue généreux, des balades sur ce lieu de mémoire… et pour conclure un spectacle autour des lettres d’exil, mis en forme par Pierre Loti et porté par les comédiens de La Bouche d’Or de Saintes.

C’était déjà une tradition : la journée préparée par le Conseil presbytéral de Segonzac sur le site de La Combe des Loges invitait les communautés locales du Cognaçais à vivre leur rentrée.
Cette année, sous un ciel bienveillant, cette rencontre a bel et bien eu lieu mais elle s’est ouverte aux autres Églises du consistoire de Charente Limousin.
Ce lieu de culte « au Désert » pourrait évoquer d’abord une certaine nostalgie, et une admiration pour ces obstinés du quotidien qui résistaient aux dragons du roi lors de la révocation de l’édit de Nantes. Mais la stèle, érigée il y a un bon siècle sur les pentes de cette petite vallée, se voulait également une pierre pour bâtir une Église vivante au présent. C’était une période de reconstruction des communautés réformées en Charente.
   
Culte en plein air sur le site de La Combe des Loges © Patrice Bouton

Se rassembler ainsi, venant des quatre coins du consistoire, reprend un trait élémentaire des assemblées du Désert. Se mettre en route. Voir d’autres visages de l’Église, entendre d’autres voix. Il est vrai, ceci bouscule nos agendas. À quoi bon ? Est-ce un affaiblissement de nos ressources toujours mises à rude épreuve ou un encouragement ?
Tout compte fait, le bilan est plus que positif. Vivre un culte dehors ! Profiter d’un accueil tous azimuts (chaises, tables et sonorisation), de musiciens portant l’assemblée, et de longues tablées au repas.
Relier l’ancien et notre quotidien invite à aller en avant. Dans cette perspective, le spectacle de l’après-midi n’était pas simplement une cerise sur le gâteau. Car les lettres d’une aïeule de Pierre Loti rappellent que ceux qui arrivent parfois comme des gueux sont souvent partis pour sauver leurs convictions, et souvent leur peau. La question des compromis qui mènent à la compromission se pose toujours à nouveau.

Angelika Krause

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