Aumônerie des prisons

Quand les proches sont si loin

01 mai 2019
Des liens familiaux fragilisés
©Pixabay

 

L’attention que les aumôniers portent aux personnes détenues est bien normale puisqu’ils ont choisi d’exercer ce ministère. Mais ne croyez pas que notre compassion soit exclusive : plus souvent que vous ne l’imaginez, nous évoquons les victimes avec les infracteurs, dans les associations et aussi dans nos prières. Mais il est un autre groupe de personnes qui fait l’objet de notre sollicitude : ce sont les familles des personnes détenues.

L’incarcération d’une personne est un drame qui sidère ses proches et détruit leur vie. La plupart d’entre eux n’y sont pour rien. Ces parents, ces amis vont connaître la souffrance de la séparation mais aussi toutes les difficultés pour conserver les liens, avec des déplacements longs, fatigants et coûteux : 1 personne sur 3 parcourt plus de 100 km pour rendre visite à son proche en centre de détention et la proportion monte à 1 sur 2 pour les maisons centrales1 ! Pas étonnant, alors, que les liens se distendent ou soient même rompus. Pourtant le maintien des liens familiaux est considéré comme « critère essentiel » dans les décisions d’affectation !

Encore une fois, l’objet de l’incarcération n’est-il que la punition ? L’initiation d’un parcours de reconstruction et de réinsertion ne devrait-il pas être au cœur du dispositif pénal ?

Alain Sorba,
Aumônier régional

 

  1. Enquête de l’Uframa (maisons d’accueil des familles et proches de personnes incarcérées) menée en 2017.

Commentaires