Polémique

Points de désaccord avec les Pompes funèbres

09 novembre 2017

Les relations des pasteurs, ou laïcs célébrants, avec les pompes funèbres sont parfois houleuses. Panorama des différents griefs.

Lors d’un enterrement, je vais toujours voir le maître de cérémonie et les porteurs pour me présenter, leur expliquer ce que j’attends et, à la fin, les remercier. Nous avons besoin les uns des autres pour que cela se passe le mieux possible. Car, en fait, de cette fluidité dépend l’harmonie de tout ce qui va se passer.

Empiètement

Mais j’ai parfois eu affaire à des employés de pompes funèbres qui dépassaient leurs prérogatives notamment quand la cérémonie se passait au crématorium ou au funérarium. Dans son lieu, le maître de cérémonie a tendance à vouloir tout prendre en main. On découvre ainsi, après le temps de parole réservé au pasteur, qu’il a fait choisir un texte à la famille et qu’il le lit. Ce choix n’est d’ailleurs pas toujours un problème mais il aurait pu être intégré à la cérémonie. D’ailleurs certaines entreprises proposent de véritables « liturgies laïques » se passant, dès lors, complètement des Églises.

« certaines entreprises de pompes funèbres conservent pendant l’année civile les sommes données par les familles »

Dérapages

J’imagine, vu la réelle qualité de certains, qu’il existe une formation à la prise de parole pour devenir maître de cérémonie. Entre les informations obligatoires à transmettre à l’auditoire, la valorisation des services fournis par l’entreprise de pompes funèbres : cela ne s’improvise pas. Mais parfois cela dérape, j’y ai assisté. Debout, face à l’assemblée, avec un ton rappelant l’humoriste Eli Semoun dans son sketch sur le sujet, le maître de cérémonie indique que « pendant la crémation, des distributeurs de boisson froide ou chaude sont disponibles ». Difficile de reprendre après. Autre exemple d’un certain manque de professionnalisme : des porteurs embauchés à l’extérieur dont les costumes ne sont manifestement pas les leurs.

Un crématorium en Allemagne@Wikimedia.org

Court-circuitage

Et puis il y a la question des finances. Là où les protestants tentent une pédagogie du don, ils sont bien souvent court-circuités. « Combien voulez-vous donner à l’église ? D’habitude on doit donner X euros. », en s’alignant sur le tarif demandé par l’Église catholique. Ce ne serait pas grave en soit (et d’ailleurs, c’est parfois à notre avantage), si ces sommes n’étaient pas, par certaines entreprises de pompes funèbres, conservées pendant l’année civile et restituées à l’Église au moment du bilan de fin d’année en un seul chèque. Pour certains actes cela correspond à un maintien de 11 mois en trésorerie. Mais, c’est bien connu, on ne se souvient que des moments désagréables et pas de ceux avec qui cela s’est bien passé.

 

En savoir plus

Le service d'action de grâces

    Le service d’action de grâces à l’occasion d’un décès est un temps d’accompagnement des familles : des vivants. Un temps pour soutenir celles et ceux qui vivent le deuil. Ce soutien, les protestants croient qu’il est possible de le trouver dans la Bible. Par elle, ils proclament leur espérance : l’amour, celui de Dieu, est plus fort que la mort. Au nom de cet amour, les protestants adressent en confiance leur prière à Dieu : à la fois demande de pardon et expression de reconnaissance pour tout ce qui est donné. Pardon et reconnaissance peuvent nous aider à trouver et à vivre une paix intérieure. Le service peut avoir lieu au temple ou au cimetière, le cercueil être présent ou absent, le corps incinéré ou inhumé : le sens de la cérémonie ne change pas.

Pour mieux comprendre le sens de cette cérémonie, une plaquette a été éditée par l’Église Protestante Unie de France et est disponible à cette adresse : https://www.eglise-protestante-unie.fr/region-sud-ouest-r9/fiche/outils-et-ressources-pour-les-eglises-locales-6705

Frédéric Genty,
Directeur de la Voix Protestante.

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