Mieux comprendre le caractère des sacrements

01 avril 2018

Pour conclure les manifestations célébrant les 500 ans de la Réforme, s’est tenu fin janvier à Bourges un colloque œcuménique suivi d’une conférence.

Agnès Lefranc, pasteure à Orléans, et Hervé O’Mahonny, théologien catholique, ont fait réfléchir l’auditoire sur le caractère des sacrements, en s’appuyant sur des extraits de la Captivité babylonienne de l’Église, texte que Martin Luther a écrit en 1520, année charnière de l’histoire de la Réforme. C’est cette année-là que Luther brûle la bulle du Pape lui enjoignant de se rétracter.
Le prélude de cet écrit fait référence à l’exil du peuple d’Israël à Babylone. Pour Luther, l’Église est captive de la papauté. Ce traité sur les sacrements sera largement traduit et aura un impact considérable. 
 
Travail en petit groupe autour de la captivité babylonienne de l’Église
© Angelika Krause
© Angelika Krause
  C’est une attaque directe contre l’Église qui est seule admise pour les sacrements et en particulier pour l’eucharistie sous les deux espèces. Cette question a continué à diviser, en prenant à l’époque un tour politique : qui a l’autorité ? Rome ou l’Allemagne ? Pour la communion sous les deux espèces pour des fidèles et pas seulement les prêtres.
Deux inventions ont été très importantes : saint Augustin « crée » la lecture silencieuse et l’imprimerie permet une dévotion où l’écrit devient possible pour plus de fidèles.

La religion du geste (processions, reliques…) devient la religion de la lecture (méditation…). Ce changement entraîne une certaine dévaluation des sacrements. Mais on s’est inquiété assez tardivement de leur nombre.
L’écrit de Luther contredit cependant le décret du concile de Florence de 1439 qui fixait le nombre des sacrements à sept. Il hésite longtemps. En 1520, il en dénombre encore sept, puis trois (le baptême, la pénitence et le pain) puis deux (le baptême et la sainte cène)Une conférence sur le Commentaire du Magnificat de Luther a conclu ce colloque après un petit intermède gourmand qui a permis aux auditeurs de discuter sur ces thèmes parfois un peu ardus mais si propices à la réflexion.

Annette Wiedemann

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