Les jeunes du Tarn au théâtre

29 décembre 2016

Vingt-cinq post-catéchumènes du consistoire du Tarn se sont retrouvés le samedi 12 novembre pour assister à la représentation de la pièce de théâtre « Massacre à Paris », écrite en 1593 par le dramaturge britannique Christopher Marlowe et joué par la « Compagnie 2 l’Acte » au Théâtre du Ring à Toulouse.

 

Sortie théâtre des post-catéchumènes du Tarn.

Vingt-cinq post-catéchumènes du consistoire du Tarn se sont retrouvés le samedi 12 novembre pour assister à la représentation de la pièce de théâtre « Massacre à Paris », écrite en 1593 par le dramaturge britannique Christopher Marlowe et joué par la « Compagnie 2 l’Acte » au Théâtre du Ring à Toulouse.

Le drame relate le massacre de la St Barthélémy : les catholiques, regroupés derrière le Duc de Guise, vont se livrer à une véritable tuerie dans la nuit du 24 août 1572, massacrant des milliers de protestants, quelques jours après le mariage d’Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, fille de la très catholique Catherine de Médicis et sœur du jeune roi Charles IX... Le dramaturge anglais Marlowe est le contemporain de cette folie meurtrière mais il ne fait pas œuvre d’historien. Il condense, sur une courte période, des événements qui s’étalent sur près de 17 ans : de 1572 à 1589. Dans sa pièce, tout s’enchaîne à une vitesse folle, les meurtres succèdent aux meurtres dans une sorte d’allégresse, de soif de sang irrépressible. La pièce se termine par la mort d’Henri III assassiné par un moine fanatisé qui refuse l’alliance entre Henri III et Henri de Navarre contre le clan des Guise. Marlowe meurt le 30 mai 1593, il ne connaîtra pas la suite de l’histoire.

Religion et politique

La pièce est dure mais elle a permis une réflexion poussée sur les liaisons monstrueuses entre religion et politique, telles qu’elles furent dans notre passé, telles qu’elles sont à l’œuvre aujourd’hui. Le titre même de la pièce nous rappelant à notre actualité. C’est bien le mariage funeste entre croyances religieuses et pouvoirs temporels qui détermine la captation des premières au service des seconds et qui génère la violence. Les jeunes ont découvert un théâtre associatif et expérimental de Toulouse, lieu d’échanges et de débat. Avant la représentation nous avons mangé un plat concocté par l’acteur qui joue le duc de Guise, et après la représentation, une rencontre avec plusieurs acteurs a été organisée par le metteur en scène Marie-Angèle Vaurs. Partageons ici quelques réflexions des jeunes : « Ça nous fait penser aux rois maudits, à une secte satanique » ; « Tous les personnages semblent enfermés dans une logique de haine, de convoitise, ils sont comme possédés » ; « Pas d’espérance, même Henri IV semble rongé par la violence » ; « On pense aux Atrides, à la tragédie grecque » ; « La pièce renforce le sentiment d’impuissance devant la violence, machine infernale qui broie tout sous son passage » ; « La philosophie elle-même à travers le personnage de Pierre de La Ramée est une triste figure car il n’est pas très courageux » ; « Nous voyons combien la liberté de conscience est un bien à défendre ».

Religion et écrivains

Malgré la dureté de la pièce, aucun jeune ne regrette cette expérience théâtrale. Plus tôt dans l’après-midi, nous nous étions arrêtés devant la maison de Jean Calas où nous avons pu lire sur une plaque : À la mémoire de toutes les victimes de l’intolérance et du fanatisme. « Criez et que l’on crie » (Voltaire, traité sur la tolérance, 1763).

 

Jean-Pierre Nizet.
Pasteur à Albi.

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