Auprès des exilés

Les Églises aux avant-postes

01 octobre 2018

Les Églises de la région Nord, Calais et Dunkerque par exemple, sont aux avant-postes sur les questions migratoires. Elles voient arriver chaque jour des exilés et mettent en œuvre concrètement le slogan : Exilés, l’accueil d’abord. Ces Églises ne cessent d’inventer pour un accueil digne de ces hommes, femmes et enfants.

Plus de la moitié des Églises du Nord se sont mobilisées, en juillet 2016, lors de la campagne nationale : Exilés, l’accueil d’abord ! C’est le signe d’un engagement fort, à contre-courant non seulement de l’opinion nationale, mais des opinions politiques qui se manifestent régulièrement dans les terres nordistes, comme à Hénin-Beaumont. Cet engagement n’a pas manqué de susciter des réactions (arrachement d’une banderole) et des questions, à l’intérieur comme à l’extérieur des communautés locales. Le président de région a pris position afin d’élargir la réflexion mais aussi pour permettre aux conseillers presbytéraux de partager une parole et une réflexion dans un cadre plus large que celui de la communauté. Le conseil régional est même allé plus loin. Afin de ne pas laisser les Églises du littoral être seules confrontées à l’accueil des personnes exilées et affirmer que cet accueil relève de la diaconie de l’Église, il a encouragé toutes les communautés locales à organiser à leur destination des collectes régulières (argent, vêtement, lits, couvertures…).

Accueillir les exilés : une dynamique qui s’affirme de Vintimille à Calais

(© Gill Daudé)

 

Un engagement

Sur le terrain, l’action n’est pas toujours facile. Avant d’intervenir, il faut bien analyser les situations, se renseigner sur les acteurs et les actions déjà mises en place. Plutôt que de créer quelque chose de nouveau tout seul, il vaut mieux collaborer, joindre ses forces à celles qui sont déjà sur le terrain. Ainsi, en relation avec les associations qui œuvrent dans la région, l’entraide de la communauté de Dunkerque a fourni, en mars 2017, 100 sachets contenant des denrées faciles à manger sur place ou en marchant. L’entraide de Dunkerque a aussi collaboré avec plusieurs associations pour fournir de la nourriture aux hommes, femmes et enfants (environ 250/300) qui se trouvaient autour du lac du Puythouck jusqu’à la fin du mois de novembre 2017, contrairement aux informations diffusées. L’entraide a notamment pris en charge l’achat de 10 kg de viande pour 1 repas par semaine, depuis mai 2017. L’entraide collecte aussi de la nourriture au temple, où un sac spécial a été mis en place ! L’entraide a reçu un grand nombre de soutiens. Celui de la directrice de la Culture de Dunkerque, par exemple : « C’est courageux d’afficher une telle banderole ; on ne voit pas assez de tels gestes. » Mais aussi celui des jeunes de l’Aumônerie universitaire protestante de Strasbourg, qui sont venus à plusieurs reprises à Dunkerque pour participer à l’aide aux migrants à Calais ou à Grande Synthe. Ils ont soutenu l’entraide en préparant et distribuant des repas, en participant à des maraudes et en chantant sur les marchés pour rapporter de l’argent.

 

Des convictions

L’engagement des membres de la communauté de Dunkerque auprès des exilés leur a toujours semblé évident, il allait de soi. En écho à la parole, si actuelle, de Lévitique 19.33 : Vous traiterez l’étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous ; vous l’aimerez comme vous-mêmes… Mais pas au prix, dixit un pasteur nordiste, de s’unir à des frères qui ont plus le souci de convertir des personnes en détresse que de leur offrir des conditions de vie dignes de leur humanité.

En savoir plus

Pour en savoir plus

- Message d’O. Filhol, président du conseil régional Nord-Normandie : https://goo.gl/H6z4Cj

- Témoignages de vie à Calais : https://goo.gl/JPej7R

- Actions auprès des réfugiés à Dunkerque : https://goo.gl/zVXWir

- L’accueil de réfugiés dans le Cambrésis : https://goo.gl/Ty6vdG

Christophe JACON,
journal Ensemble

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