Le voyage comme support au témoignage

Une bien étrange machine trône dans un coin de la salle : c'est un vélo couché avec des sacoches accrochées à l'arrière et sur les côtés. Le bivouac est installé avec le sac de couchage, le mini-réchaud et ses ustensiles. Le but de ce voyage était de récolter des fonds pour la réhabilitation d’une école maternelle en Arménie. Les 11000 euros réunis ont permis de réaliser tous les travaux qui étaient nécessaires.

Un défi sportif

Fils de pasteur, qui, jusqu'alors s'était consacré à la musique chrétienne avec sa société Séphora, Marc décide de réaliser son rêve car, dit-il, il n'est jamais trop tard ! À 57 ans, ce rêve devient un défi sportif pour soutenir des actions humanitaires dans le monde.

Il participe alors à des marathons, des trails, des courses éprouvantes et finalement adopte le vélo couché pour son confort, sa vision panoramique des paysages et parce que, par son aspect inhabituel, il facilite le contact. Avec son épouse et collaboratrice, il habite Valence, où dix à quinze pour cent de la population est arménienne et parfaitement intégrée. Marc Brunet prend alors contact avec l'ONG Espoir pour l'Arménie qui parraine des enfants, organise l'hébergement de personnes âgées, un restaurant solidaire, du micro-crédit... Une petite ville, Shirakamut, a été pratiquement rayée de la carte par le violent séisme de 1988. La reconstruction se fait lentement. Une école maternelle a besoin de travaux importants (chauffage, sanitaires...). Voilà ce que cherchait notre aventurier solitaire !

Un accueil fabuleux

Il enfourche donc son vélo. La frontière entre la Turquie et l’Arménie étant fermée, le détour est conséquent. L'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Roumanie, la Moldavie, la Transnitrie (pays fantôme car reconnu par aucun autre mais qui existe bel et bien !) puis l'Ukraine, la Russie et la Géorgie défilent sous ses roues ! Deux mois et demi plus tard, il pose le pied à Shirakamut.

La langue n'a pas été un obstacle, confie-t-il. Il utilise l'anglais mais aussi les dessins, les gestes... On n'a pas toujours besoin de mots pour se faire comprendre !

En Arménie, l'accueil a été magnifique avec la cérémonie du pain et du sel, tradition pour honorer les visiteurs. Dans les différents pays traversés, Marc raconte, encore ému, des rencontres très riches : des invitations à manger, à passer la nuit chez des personnes parfois très pauvres, des bouteilles d'eau données près d'un puits où coule une eau non potable, des chants et des danses partagés...

Une aventure en soliDaire

Pendant ce long périple, il a aussi eu une relation quotidienne avec Dieu par la prière. Chaque soir, après avoir prié, il a trouvé un endroit pour monter sa tente et trouver de l'eau. Il a eu des moments de doute, de fatigue et même de maladie mais il a continué en pensant à ceux qui comptaient sur lui.

En partageant l'intimité de familles démunies, mais prêtes à accueillir et donner, il a compris qu'il fallait garder l'essentiel et ne pas s'attacher au superflu.

Maintenant, il anime des conférences, des débats pour récolter des fonds et parler de son expérience. Après le Kilimandjaro en 2014, et le Défi Corse en 2015, Marc Brunet vient de participer au « Marathon des Sables » pour lutter contre la désertification en Afrique. En 2017, il s’apprête à parcourir le nouveau sentier qui retrace l’exil des Huguenots au XVII^e siècle. Le parcours démarre à Poët-Laval dans la Drôme, passe par Genève, et se termine à Bad Karlshafen, dans la Hesse.