LVE

L’Épître aux Romains

01 juillet 2017

Karl Barth, Labor et Fides, 2016, 29 €.

Le commentaire de Barth réédité ici a marqué son temps. L’auteur actualise Paul pour réaffirmer le oui de Dieu qui fait grâce et le non de Dieu contre la nature pécheresse. Avec une théologie dialectique de la crise, refusant tant la théologie naturelle que la libérale du 19e s., Barth soutient la différence radicale entre Dieu et l’homme. Voici deux points qui m’interpellent pour notre 

temps : la limite de la religion comme loi (Rm 7,1-25) est de ne pas pouvoir atteindre la grâce mais seulement l’expérience de la grâce, car elle est marquée par la faiblesse de la nature humaine. Son sens est de faire apparaître le pouvoir du péché sur l’homme. La religion comme expérience de la grâce est nécessaire quoique dévoyée par la séparation entre naturel et saint après la chute. Sa réalité est l’horreur que j’ai de moi-même dans la lutte où je découvre mes limites mais où la religion ne me donne pas les moyens de m’en défaire. La foi du Christ crée l’homme nouveau au-delà de l’homme pieux et critique la religion. « Il n’est aucune autorité qui ne soit de Dieu » (Rm 13,1). L’auteur est clair : « L’état de nature revient là où l’homme se dresse en face de l’homme », même quand on le fait pour rappeler qu’il y a une borne à la tyrannie. La fidélité divine appelle la confiance humaine.

Mino Randriamanantera.
Pasteur à l’ÉRT.

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