Immigration vaudoise en Luberon

Arrivé comme pasteur de l'Église réformée à Lourmarin en 1971, Louis Mordant s'intéresse à l'histoire de l'immigration vaudoise. Dès 1975, il organise des journées d'étude autour de spécialistes. Un jeune historien de l'Université d'Aix-en-Provence, Gabriel Audisio, consacrera par la suite ses recherches à la minorité vaudoise en Provence et dans le Comtat Venaissin.

Quand le Parc naturel régional du Luberon est créé en 1977, l'association d'études vaudoises et historiques du Luberon (AEVHL) voit le jour à Lourmarin. En 1979, le Conseil général du Vaucluse lui confie un bâtiment agricole de Mérindol, entouré d'une grande oliveraie. Son implantation dans ce village a une forte signification symbolique. En effet, Mérindol appartenant à un prince qui ne s'y intéressait pas, l'évêché de Marseille en avait fait un lieu de réunion où les responsables vaudois du Luberon pouvaient se retrouver sans trop de craintes. Et le synode de Mérindol de 1530 a envoyé deux de ses prédicateurs en exploration à Bâle et à Strasbourg, cités acquises à la Réforme protestante.

La Muse

En 1980-81, le centre de documentation sur les vaudois du Luberon est créé. Il tire son nom d'un chemin menant autrefois à une certaine variété de truffes : la muse ! À l'étage, la bibliothèque et une petite salle accueillent les chercheurs et les étudiants. Le rez-de-chaussée est ouvert au public. Une quinzaine de panneaux présentent l'histoire du mouvement vaudois depuis son origine à nos jours. On y découvre l'implantation du mouvement au Moyen Age ; les convictions dont il était porteur, dont l'importance accordé aux textes bibliques ; son arrivée dans notre région ; son rattachement à la Réforme protestante ; les conséquences de cette décision ; les liens entre régions vaudoises de nos jours ; le chemin d'exil des protestants du Luberon après la révocation de l'Édit de Nantes.

À l'arrière de La Muse, un musée de plein air est accessible en permanence. Six panneaux présentent les vaudois et exposent leur présence dans le Luberon. D'autres panneaux accompagnent le visiteur tout au long du chemin qui conduit au Mémorial Vaudois, au milieu des ruines du vieux village de Mérindol. Quelques tables et bancs sous les oliviers permettent de prendre un pique-nique.

Deux projets

L'AEVHL a deux projets pour les années à venir. L'ouverture d'un Musée sur les vaudois du Luberon dans une partie de la Ferme de La Bourdille, à l'entrée du village, qui bénéficierait des progrès de la muséographie contemporaine. Basée sur un Projet scientifique et culturel, l’étude de faisabilité est prévue pour 2017. Pour la mener à bien, les dons sont bienvenus par le canal de la Fondation du protestantisme. Le second projet est le raccordement du Centre de documentation sur l'histoire des vaudois de Mérindol à l'itinéraire culturel européen Sur les Pas des Huguenots (www.surlespasdeshuguenots.eu).

Venez nous voir

Les visiteurs individuels peuvent prendre connaissance de l'épopée vaudoise librement et à leur rythme. Le centre leur est ouvert les jeudi et samedi matin, de 9 h 30 à 12 h, en été. Le samedi de 14 h 30 à 17 h en hiver. Ce sont des bénévoles de l'AEVHL qui assurent les permanences.

Pour les groupes, le centre ouvre sur rendez-vous. Un membre de l'association présente le mouvement vaudois par un exposé qui peut durer de 30 à 90 minutes, selon l'appétit des participants.