Savoir construire l’avenir

Ensemble du Centre-Hérault

01 mars 2018

De villes d’eau en vignobles, de montagnes en plaines, le vaste territoire de cet Ensemble a plusieurs visages. Réfléchir et réorganiser ont été les maîtres-mots de ces dernières années. Mais le résultat est là, un nouveau souffle attire, enfants et jeunes adultes poussent à nouveau les portes des différents lieux. Un reportage plein d’optimisme montrant les signes d’un redémarrage. Un espoir qui doit servir d’exemple.

Il est des paroisses qui peuvent être des exemples. Les trois paroisses de l’Ensemble du Centre-Hérault sont de celles-là. Au-delà des frontières traditionnelles, elles travaillent à recomposer la géographie paroissiale. Un vrai travail en profondeur qui doit permettre des débats et des réflexions.

Lorsque Jean-Paul Nuñez, tout jeune pasteur en paroisse, arrive dans l’Ensemble, il y avait trois paroisses aux frontières infranchissables et six lieux de cultes. Pour assurer le service dominical, en plus du pasteur, douze laïcs. Un planning difficile à gérer et des paroissiens mécontents qui ne voyaient le pasteur qu’une fois par mois.

L’assemblée générale à Lamalou (© mth Loux)

Redéfinir les frontières

Pour commencer, les lieux de culte de Bédarieux et de Lodève sont fermés, permettant de créer deux zones de culte, Lamalou-Faugères et Clermont-l’Hérault-Saint-Pargoire. Sur chacun de ces lieux, école biblique, catéchisme et groupe biblique se développent. Le pasteur est le plus présent possible, célébrant des cultes de maison pour être au plus près des paroissiens. C’est un Ensemble géographiquement vaste, réparti entre la montagne et la plaine viticole. Un lieu béni de Dieu !

Mais le grand travail qui s’engage en 2018 est de redéfinir le territoire en fusionnant deux paroisses pour en faire une seule. Ainsi reconstitué, l’Ensemble de Centre-Hérault aura un visage qui correspondra aux réalités qui sont les siennes en termes de fréquentation et de spiritualité.

 

La musique est au toujours au centre (© mth Loux)

Printemps 2017, un changement

Si l’on sait patienter, beaucoup de choses arrivent. La fréquentation au culte a presque doublé sur un dimanche ordinaire. La musique a refait son apparition, l’arrivée d’un nouveau couple a permis de monter un petit orchestre qui anime les cultes. Le nombre de musiciens est suffisant pour que, chaque dimanche, spontanés et cantiques soient accompagnés par les instruments.

Le culte de Pâques a été exceptionnel, un temple bondé, les tribunes ont été ouvertes pour l’occasion. Le culte de Noël a aussi eu le même souffle. Jean-Paul Nuñez le décrit comme « un culte hors norme ». Un temple plein et beaucoup de musique. Mais c’est aussi de nombreux mariages et baptêmes. En résumé, 2017 est l’année du renouveau.

La participation aux différents groupes est significative. Dix à quinze personnes participent régulièrement aux groupes d’études bibliques ou au groupe résonance théologique. L’école biblique et le caté redémarrent après un temps de sommeil dû à l’absence de jeunes enfants.

 

Les 500 ans de la Réforme, un moment fort (© mth Loux)

Concilier vieux serviteurs et ouverture au monde

Les grandes distances ne sont pas toujours favorables à des réunions en soirée. Beaucoup d’entre elles ont lieu en journée. Se pose la question de l’accueil de jeunes actifs. Malgré tout, lors de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, la célébration a eu lieu le samedi à 17 h. Le monde s’est déplacé en nombre pour ce moment de partage.

L’ouverture s’effectue autrement. Depuis trois ans, l’association des Amis du village de Paulhan organise des conférences et invite régulièrement le pasteur à prendre la parole. Cette année, ils ont demandé une conférence sur la Réforme et une visite du musée du Désert. Une véritable volonté d’ouverture de la part de cette association.

À Aniane, le cycle d’études bibliques est lancé par une conférence publique, dans une salle prêtée par la mairie. Cela a d’ailleurs posé un problème. Au nom de la laïcité, une conseillère municipale a voulu organiser une manifestation antireligieuse. Elle n’a pas été pas suivie dans sa démarche.

Une des chances de l’Ensemble est que la presse locale se fait régulièrement l’écho des activités.

 

Des conférences qui réunissent un grand public (© mth Loux)

Traversée d’une crise et relèvement

Avec la décision du synode national de Sète au sujet de la bénédiction des couples de même sexe, certains membres de la paroisse, n’acceptant pas l’orientation de l’Église protestante unie de France, ont claqué la porte. Dans un des conseils, composé de douze membres, sept se sont retirés. La paroisse a craint une chute de ses finances qui aurait porté préjudice à son développement.

Finalement, la paroisse s’est relevée, voire s’est métamorphosée. De nouveaux arrivants donnent des signes de renouvellement. La situation géographique de l’Ensemble entre Montpellier et Béziers en fait un nouveau lieu de résidence plus accessible. Il y a donc un terreau d’évangélisation. Mais, pour cela, il faut se rendre visible. « Pour vivre heureux, vivons cachés » pourrait être une des devises du protestantisme français. L’ensemble du Centre-Hérault n’échappe pas à ce principe. Pour attirer ou inviter de nouveaux membres à rejoindre les paroisses, il faudrait se rendre plus présent dans la cité.

 

La place du pasteur

Jean-Paul Nuñez est un pasteur disponible à la fois pour les membres de l’Église et pour les lieux qui la représentent. Pour lui, son ministère est celui du oui. Il répond toujours : « oui » aux demandes et aux projets. Cela va de l’aide physique (bricolage ou cuisine) à l’aide spirituelle. Toutes les idées qui lui sont soumises peuvent devenir un projet d’Église.

L’exemple de cet Ensemble peut servir à d’autres. Certaines paroisses où certains Ensembles se trouvent démunis devant l’absence aux cultes ou celle des jeunes. Et pourtant l’Ensemble Centre-Hérault prouve que tout peut changer.

 

Nicolas BOUTIÉ,
journal Le Cep

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