Des chansons qui parlent de Jésus

01 décembre 2016

Jésus revient... est une des chansons francophones les plus connues sur Jésus, chantée par le curé de La vie est un long fleuve tranquille. En voici d’autres, plus ou moins inoubliables ! Liste à compléter au hasard de l’écoute.

Précédant d’une quinzaine d’années Patrick Bouchitey (Jésus revient…), Jean Yanne brocardait déjà la mode de Jésus. « Tout le monde il est beau… » proclamait son film dont le générique faisait de Jésus l’inventeur du ski nautique et de l’après-gaullisme. Jésus flottait alors sur un nuage de patchouli. Après Jésus-Christ Superstar, Eddy Vartan écrivait pour son beau-frère Johnny que Jésus-Christ est un hippie. Les Poppies chantaient Jésus Révolution. Ils s’adressaient à leur « ami Jésus » qui « avait compris que faire la guerre devrait être interdit ». Dalida qui avait osé un Jésus Bambino, protesta en chantant Jésus kitsch : « il est né le dernier enfant de la consommation ». Elle est par ailleurs la seule chanteuse à oser parler de Jésus. Autant le dire d’emblée : rien de tout cela n’est inoubliable, pas même L’Antéchrist de Brassens pour qui être cloué sur une croix, « c’est très inconfortable et ça vous tarabuste ».

Quelques beaux textes

Restent de cette époque quelques pépites, comme la comédie musicale Godspell dont la version française (paroles de Pierre Delanoë) réunit Dave et Daniel Auteuil. Georges Moustaki chantait le désarroi de Joseph, qui avait « pris la plus jolie parmi les filles de Galilée, celle qui s’appelait Marie ». Il croyait en un Christ pauvre et rejeté : « humblement, il est venu, on ne l’a pas reconnu. Il était mal habillé, il n’avait pas de souliers… »

Parmi les chanteurs « à texte » de cette époque, il faut aussi compter Georges Chelon (Barabbas en 1969) et Maxime Le Forestier qui écrivit à propos de Juda une Ballade pour un traître en 1973. Mis à part Dick Annegarn, dont la chanson Rabbi Jésus (1997) traite de la relation entre Jésus et ses disciples, les artistes retiennent avant tout de la vie de Jésus, sa passion et sa mort.

Jean Ferrat la chante en 1971, sur un texte de Philippe Pauletto : « On l’a cloué, et sa misère, sur un mur blanc au grand soleil, un clou au cœur et pour l’exemple, il a saigné sur le soleil ».

Leny Escudero fait prier Jésus sur le chemin du calvaire : « Je ne sais pas non plus et je ne comprends pas. Mais je ne renie rien, j´ai accepté le rôle. Mais je ne savais pas le prix de chaque pas. Ton dessein est trop grand, trop grand pour mes épaules… » (La grande farce, 1978).

Jean Guidoni évoque « le cri de Jésus, le vinaigre à la bouche » (Qui crie ? 1982)

Daniel Darc reprend pour lui-même la prière de Gethsémané : « Tombé à genoux, ô, le ciel brise le cœur. Pourquoi, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Les trois singes dans l’album posthume Chapelle sixteen de 2013). Pour Francis Cabrel, malgré tout, « pour le faire boire, un homme s’est approché. Dans chaque cœur, il y a un printemps caché » (Dans chaque cœur, 2015).

Certaines chansons sont des prières (©pixabay)

De véritables prières

Et puis il y a les prières, les chansons qui s’adressent à Jésus. Celles du groupe Pow Wow, attribuée à Satan (Jésus, 1999) ; de Philippe Katherine à Jésus-Christ, mon amour (1999) ; du groupe Indochine au Petit Jésus (2000) ; de Laurent Voulzy à Jésus, roi du ciel (2004) … Et je laisse les dernières notes au rappeur MC Solaar, qui, en 2001, nous laisse comme un aveu au détour d’une chanson : « Un jour, Jésus m’a dit lève-toi et rap ».

Jean-Pierre STERNBERGER
bibliste en Centre-Alpes-Rhône

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