C'était Bien

Cours de théologie à distance

02 mars 2017

Les nouvelles techniques d’information et de communication (NTIC) révolutionnent notre travail, notre société et sans doute demain notre culte. Ils ont de grands avantages. Ils permettent par exemple de pouvoir donner des cours à distance.

 

 

Nous étions une vingtaine de personnes réunies au Centre culturel Hâ 32 à Bordeaux pour écouter la retransmission du cours donné à l’Institut protestant de théologie de Paris par Valérie Nicolet, professeur de Nouveau Testament. Pour aborder l’exercice, nous devions prendre conscience du sens du mot salut, de manière à ce que nos préjugés ne viennent à troubler notre lecture des textes originels. En français, « salut » a une double acception : la salutation et le fait d’être sauvé. Dans le Nouveau Testament, la notion de salut est donnée soit par le verbe « sôtzô », soit par le nom féminin « sôtêria », soit par l’adjectif « sôtêrion ». Hormis le verbe, qui implique une dynamique, ces mots sont peu usités. Souvent, la notion de salut est rendue par les mots liberté, justification, vie, réconciliation, royaume de Dieu. Le concept de salut ne joue donc pas un rôle fondamental dans le Nouveau Testament.

Individuel et collectif

Les bénéficiaires du salut sont autant des individus que la communauté. Pour les individus, le salut est une libération : guérison du malade, du possédé ou de l’infirme. Pour la communauté, le salut est exprimé soit comme une restauration du royaume d’Israël, dans ses dimensions politique et sociale de suppression des inégalités (Matthieu, Marc, Luc et Apocalypse), soit par une ouverture aux païens, également appelées à faire partie du peuple de Dieu, sans devoir devenir juif (Paul).

 

 

 

 

Les disciples et d’autres

Les agents du salut sont multiples. Après la résurrection, les disciples et Pierre doivent poursuivre l’enseignement de Jésus. Paul, qui n’est pas disciple, comprend également sa mission ainsi. Il insiste sur le rôle de Jésus comme médiateur du salut, dans la restauration de la paix (shalom) avec Dieu. Les croyants manifestent également par leur conduite leur appartenance à la Bonne Nouvelle.

Présent et à venir

La nature du salut s’exprime de manière diverse, judiciaire (le jugement) ou rituel. Cette nature s’exprime selon deux modes principaux : l’affirmation d’un salut présent (cf. Jean 1, 9-14) ou celle d’un salut venant à la fin des temps et précédé d’un jugement (Matt 25, 12).

Les œuvres et la foi

Sur les moyens du salut, le Nouveau Testament comporte des différences irréductibles. Si Jean insiste sur la rencontre du croyant avec la Parole, Matthieu fait des œuvres le critère du jugement, tandis que Paul fonde le salut sur la justification par la foi, dépendant de l’initiative de Dieu.

Au cours du premier siècle, il existait des tensions fortes entre les communautés sur la manière de comprendre l’enseignement transmis oralement jusque-là. Lorsqu’au 4e siècle, on a écarté certains textes, cette grande diversité a été réduite, mais elle n’a pas été supprimée.

Jean-Pierre Bouscharain.

Commentaires