Méditations

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01 mars 2017

Cette magnifique composition picturale chargée de situations symboliques présente un personnage central qui pourrait être Thémis – la loi divine –, la deuxième épouse de Zeus, ce dieu suprême de la mythologie grecque. Elle a été très souvent représentée tenant une balance dans la main gauche et un glaive dans la main droite. De plus, elle a presque toujours les yeux bandés pour montrer son impartialité !

Or, ici, point de glaive, mais une balance à fléau penchant complètement d’un seul côté, vers le coin opulent d’une belle bambouseraie. Alors que de l’autre, la famine est affichée, tout comme l’environnement bétonné et le gamin au travail.

Cette Thémis n’a pas les yeux complètement bandés et a pu constater le déséquilibre extrême de ces deux situations, tout en tenant une balance au fléau rectifié.

Nos écrans qui débordent, chaque jour et à toute heure, à l’excès, d’information de toutes sortes, ne manquent pas, périodiquement, d’évoquer par exemple le rôle remarquable des Restos du cœur animés par tant et tant de bénévoles. La pollution ainsi que ses pics sont largement traités par des spécialistes importants. Des politiciens de tous bords ont, depuis si longtemps, exposé et exposent toujours leur détermination et leurs propositions pour éradiquer le chômage qui ne cesse d’augmenter.

Et pourtant, les restos en question ont de plus en plus de « clientèle » et de moins en moins d’approvisionnement. La fermeture à la circulation automobile de la voie expresse de la rive droite de la Seine a provoqué l’ire de plusieurs groupes de parlementaires et d’élus locaux. Quant aux autorisations de construire, c’est-à-dire de bétonner, elles sont accordées presque sans limites.

Que ce soit du côté des bambous, des palmiers ou des platanes, les déséquilibres restent toujours flagrants. Les candidats qui jonglent avec aisance avec des milliards d’euros de tel ou tel budget n’osent pas, ne veulent pas ou ne savent pas dire que, en décembre 2016, 13 % de la population de notre pays vivait en dessous du seuil de pauvreté.

Cette superbe Thémis, au demi-regard si perçant, veut mettre en garde : Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera ; il n’y a rien de nouveau sous le soleil (Ec 1.9).

Jacques Sey

Justice

Dans le flot puissant qui dévale
La justice éplorée s’installe
Habitée d’infinie douleur
D’une main elle essuie ses pleurs

De l’autre elle tient la balance
Pour une égalité des chances
Le monde s’en va à vau-l’eau
En précipitant le chaos

Même si la Justice est triste
Elle compte sur les artistes
Pour crier haut et fort : Assez !
Que chacun ait de quoi manger !

Claudette Louchart-Vassort

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