Billet

Anacrouse

01 juin 2019

À l’entendre, on dirait le nom d’une ville d’Amérique du Sud.

Pasteur Arnaud Van Den Wiele
©DR

 

Or ce joli petit mot - du grec ana-crouô : heurter de haut en bas - désigne en musique la ou les premières notes d’un morceau avant le premier temps fort. Le mot désigne littéralement le mouvement du musicien venant frotter les cordes d’une harpe, frapper la peau d’un tambourin ou encore marquer le rythme en tapant le sol du pied. L’anacrouse, c’est donc l’élan du morceau de musique, ce qui va lui donner son caractère, son rythme. En précédant l’alternance des temps forts et des temps faibles, elle lance le propos musical.

En musique comme en Église, temps forts et temps faibles alternent dans les nuances de la mélodie des jours. Et il arrive que nous perdions le rythme battant des débuts enthousiastes. L’enchaînement des passages difficiles et techniques nous fait oublier la mission de faire du beau, de faire du bien. Le nez dans sa partition, on n’écoute plus - ni soi, ni les autres. On fait du son, mais on a perdu le sens.

Retrouver le tout début
Alors il faut savoir s’arrêter et revenir à l’anacrouse. À ce début qui inaugure tout le reste. Et c’est là, dans cette mesure bancale du commencement, que se fonde une heureuse nouveauté. L’Évangile est l’anacrouse de nos vies de foi. Il se partage en notes autant qu’en mots. Aux Rencontres musicales de Lourmarin à l’Ascension, comme à Bible en Montagne (Vars, du 7 au 12 juillet prochains) dont le thème sera : « La musique dans la Bible ?... », avec un point d’interrogation et trois points de suspension.

Un point d’interrogation et trois points de suspension : peut-être l’anacrouse de chaque jour vécu dans la parole du Christ.

Arnaud Van Den Wiele,
Pasteur Alpes du Sud, conseiller régional

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